J'ai fais un atelier initiation à l'entretien des cheveux afros avec d'adorables adolescentes accompagnées par l'association Cap à Cité, prévention spécialisée.
Étaient présentes 5 adolescentes souhaitant en savoir plus sur l'entretien de leurs cheveux naturels, ainsi que Camille et Suzon les éducatrices organisatrices de la rencontre.
Lors des présentations, certaines ont évoqué leur douloureux parcours capillaires. C'est un parcours que la majorité des femmes aux cheveux afros connaissent, avec des témoignages quasi similaires.
Les cheveux d'enfance
Lors de nos discussions la même chose revenait sur leurs cheveux d'enfance.
"Enfant j'avais beaucoup de cheveux, ils étaient longs"
"Tout le monde disait que j'avais de beaux cheveux"
"Mes cheveux étaient doux"
Mais alors, qu'est ce qu'il s'est passé pour en arriver à vouloir changer la nature des cheveux ? Est ce vraiment naturel d'avoir des cheveux qui durcissent , alors que enfant, ils étaient doux ?
Pourquoi dénaturer ses cheveux naturels ?
Selon Gillette Leuwat, spécialiste de la réparation capillaire et utilisant de la cosmétique alimentaire, les shampoings moussants sont les premiers cas de traumatisme sur cheveux afros. Plus on les utilise plus les cheveux changent de texture, durcissent. Plus ils sont durs, plus ils deviennent crépus et difficiles à coiffer, plus ils sont difficiles à coiffer, plus on recoure à des solutions dites "de facilité" pour simplifier le coiffage.
On va chercher à les assouplir par procédés chimiques, produits non adaptés qui vont assouplir sur l'instant mais dont il faudra renouveler l'application l'année suivante, voire même les 6 mois suivants, rendant les utilisatrices totalement dépendantes.
Plusieurs raisons poussent les personnes à changer la texture de leur cheveux : Difficulté à coiffer ; cheveux secs ; durs ; rêches etc.
"J'avais 6 ans" , "j'avais 8 ans ", "personne n'arrivait à me faire des tresses sans tirer, sans me faire mal", "je pleurais tout le temps car mes cheveux étaient devenus durs" (ceci s'explique par l'utilisation de shampoings non adaptés)
"Ma maman n'arrivait plus à les coiffer alors elle m'a fait défrisé"
"Comme mes cheveux étaient durs, alors ma tante me les as défrisé, ma maman n'était même pas au courant"
"Je voulais avoir des cheveux faciles à manipuler"
"Je ne comprenais pas pourquoi ma copine caucasienne pouvais peigner ses cheveux et se coiffer facilement et pas moi"
"Je voulais les même cheveux, lisses long"
"mes cheveux, on y passe beaucoup de temps mais ils ne poussent pas"
L'atelier était très intéressant ! Nous avons parlé du passé et de la mémoire capillaire de chaque fille et nous en avons discuté. Les cheveux qu'on arrive pas à coiffer en 2 minutes, les cheveux qui sous la pluie "ne ressemblent plus à rien", et "Oui, pourquoi les cheveux crépus ne poussent pas ?"
Cette question est un refrain que nous connaissons toutes, mais qui mérite un autre article
Autant de difficulté nous pousse parfois à passer du coté des défrisages, lissages, wave, tissages et autres, juste pour un coiffage un peu plus facilité mais très éphémère, illusoire. Or, les cheveux défrisé ne sont pas pour autant faciles à entretenir, ces idées reçues qui mériteraient un autre article.
L'importance d'être soi
Avec toutes ces difficultés qu'on a cité ci-dessus, nous avons tendance à vouloir faire comme les autres, à vouloir ressembler aux autres, car la société nous façonne ainsi, faire comme la masse. Ainsi avec des années de pratique (faire comme les autres), on fini par se convaincre que c'est la seule manière de faire, de vivre et de rentrer dans "le moule".
A force de vouloir faire comme tout le monde on oublie qui on est, on se fait soit même une sorte de prison d’où on n'en sort plus. Nous n'avons plus notre personnalité, nous copions, nous cherchons à ressembler à un critère établit. C'est ce que j'ai aussi pu entendre auprès de nos participantes, qui avaient déjà pris conscience que, quoi qu'elles fassent, elles seraient critiquée.
J'ai pu rassurer nos intéressées en leur parlant des principes gras/sec de Gillette leuwat. De quoi ont besoin les cheveux à tendance grasse (type caucasien), et ceux à tendance sèche (les cheveux bouclés, afro, frisé) ? Pour les cheveux à tendance grasse, les shampoing leur vont bien à quelques exceptions près, car de plus en plus de femmes blanches optent pour le lavage aux plantes à saponine et évitent les shampoing moussants chimiquement. A plus forte raison les personnes aux cheveux à tendance sèche.
Elles ont pris conscience que dans la nature on pouvait trouver des plantes aux vertus lavantes (aloe vera, quinoa, gombo...) afin d'éviter les shampoings moussants. Le lavage aux huiles aussi a été évoqué permettant aux cheveux afro de garder son équilibre, les maintenant soupes, faciles à coiffer. Il suffit de tester aussi pour savoir ce qui va avec sa nature de cheveux.
Nous nous somme vraiment limité aux shampoings car le temps de l'atelier était assez court. Je leur avait cependant demandé de venir avec les produits qu'elles utilisent afin d'apporter des conseils sur chaque produits.
Suzon et Camille ont aussi apporté leur expérience en expliquant que c'était au fur et à mesure qu'on peut trouver une bonne routine capillaire. Ayant des cheveux de type caucasien, elle aussi ont fait l'expérience des produits chimiques et ont opté pour un entretien plus sain de leurs cheveux.
Même s'il parait difficile d'être soi au milieu de personnes qui se ressemblent, il est possible de s'affirmer en assumant son origine. Il suffit parfois juste d'oser faire autrement, et les compliments arrivent de toute part. On n'imagine pas combien l'originalité fait parfois prendre conscience de son potentiel. Être et rester soi, ne pas s'enfermer dans l'idée selon laquelle un seul type de personne serait une référence. Nous sommes différents et c'est cette différence qui fait le monde dans lequel nous vivons. Alors à chacune de diviniser sa beauté-Slogan de Gillette Leuwat-
Pour conclure
Nous avons conclu sur l'importance d'être soi même avec ses cheveux naturels. C'est accepter ses cheveux et apprendre à les coiffer seule ou avec une copine. C'est faire différemment avec ce que l'on est. Ne pas faire comme les autres car on est pas les autres.
Rester soi même, c'est développer la confiance en soi avec nos atouts. Je sais que je suis belle avec mon style, je suis bien dans ma tête. Je sais que je suis différente des autres et les autres admirent ma différence quelquefois. Je sais que ce ne sont pas mes cheveux qui vont travailler, c’est moi.
Je sais que rester moi-même ne m’oblige pas à faire comme les autres. Je m'accepte tel que je suis, alors j’oblige les autre à m’accepter tel que je suis. Rien ne m’empêche d'être aimables respectueuse, travailleuse etc...Je ne me crée pas ma propre prison, je suis libre de faire mes choix capillaires : tresse, rajouts ou les garder naturels par exemple.
Si tu as ton histoire capillaire à nous raconter, n'hésite pas à laisser un commentaire sous cet articles, je te contacterai avec plaisir pour un partage d’expériences.
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